vid-img-1

Cinquantenaire du Département Médias, Culture et Communication

Une émission de télévision créée par les étudiant·e·s et alumni du Département Médias, Culture et Communication et enregistrée le 8 décembre 2022 à la Grand Poste - Université de Liège.

Cinquante ans.

Cinquante années que le Département Médias, Culture et Communication existe dans toute sa joyeuse et singulière diversité, arpenté par d'innombrables étudiant·e·s, chercheur·euse·s et professeur·e·s. À l’occasion du jubilé, plongez dans des histoires et anecdotes racontées par des enseignant·e·s - on peut le dire - emblématiques et rédigées par les étudiant·e·s de Master.

Une introduction rédigée par Maëly Monseur.

 

Marc-Emmanuel Mélon est Professeur à l’Université de Liège depuis février 1996. Figure phare du département Médias, Culture et Communication, ce véritable passionné de l’image enseigne l’histoire et l’esthétique de la photographie, du cinéma, de la vidéo et des arts visuels. 📷 Shapnam Mougammadou

 

Par un après-midi ensoleillé de mars 2004, une alerte à la bombe retentit à l’université. Les étudiant·e·s sont immédiatement évacué·e·s sur la Place du Vingt-Août, tandis que les professeur·e·s déposent leurs sacs dans un café des alentours. Conscient du temps que les opérations vont prendre, M. Mélon décide de rentrer chez lui. Une demi-heure plus tard, il reçoit un appel : un colis à son nom a été déposé à l’accueil… et les démineurs pensent qu’il s’agit de la bombe à neutraliser ! Pris de panique, plusieurs questions se bousculent dans la tête du professeur, dont une en particulier : s’agit-il du film à projeter au ciné-club ? Un rapide coup de téléphone à la CINEMATEK le confirme : il s’agit bien des bobines dudit film, arrivées en avance sans que M. Mélon n’en ait été informé. Toutefois, les démineurs ne sont pas convaincus et, invoquant la précaution, souhaitent tout de même détruire le colis ! Finalement, de nombreux arguments plus tard, il n’en fut rien. Les membres du Nickelodéon ont pu visionner ce film « rescapé » le jeudi suivant cette mésaventure dont on se souvient encore, 18 ans plus tard.

Une histoire recueillie par Dorine Donati, éditée par Maëly Monseur et publiée par Fanchon Giltay et Fanny Pluymers.

 

 DSC0806

Anne-Marie D'Acchille est secrétaire à l’Université de Liège depuis 1996. Toujours à l'écoute des étudiant·e·s et de ses collègues, elle fait partie de l'équipe administrative assurant le bon fonctionnement du Département Médias, Culture et Communication. 📷 Fanny Pluymers

 

En 1996, la « 8ème Section » de l’Université de Liège quitte ses locaux du Sart-Tilman pour emménager au cœur de la Ville de Liège, parmi ses ardentes institutions culturelles. Presque au même moment, Anne-Marie D’Acchille rejoint l’équipe du Département Médias, Culture et Communication en tant que secrétaire.

À cette époque, tous les espaces alloués au département étaient concentrés au 4ème étage de la Place du 20-Août. Les salles de cours étaient juxtaposées aux bureaux du secrétariat dans une promiscuité entre les étudiant·e·s et les membres du personnel à rendre claustrophobes les plus téméraires d’entre eux. Ainsi, lors des sessions d’examens tant redoutées, Anne-Marie D’Acchille et ses collègues se voyaient contraints de slalomer entre les étudiant·e·s assis·e·s à même le sol, faute de place suffisante. Dans tout ce joyeux capharnaüm, les étudiant·e·s pouvaient toujours compter sur Mme D’Acchille pour leur tendre un morceau de sucre en cas de léger malaise dû à l’exiguïté des espaces ainsi que pour maintenir au beau fixe une bonne humeur généralisée.

Une histoire recueillie par Sümeyya Mengel, éditée par Maëly Monseur et publiée par Laura Hoebeke et Fanny Pluymers.

 

Marc VANESSE

Rejoignant l’Université de Liège en 2008, Marc Vanesse est aujourd’hui la figure emblématique de la filière journalistique du Département Médias, Culture et Communication. Spécialisé en journalisme d’investigation et déontologie de l’information, cet ancien professionnel prône une pratique active de la part de ses étudiant·e·s. À côté de l’enseignement, ce mordu de l’actualité politique et économique est investi dans plusieurs domaines. Il a notamment travaillé à la RTBF et au journal Le Soir. 📷 www.upmc.be

Lors du bicentenaire de l’Université de Liège, en 2017, le projet Studiobus est lancé. Il s’agit de la toute première semaine d’immersion journalistique. Avec une poignée d’étudiant·es, Marc Vanesse mène l'enquête sur un homme politique à l’époque enseveli sous le scandale Nethys-Publifin.
Par chance, le professeur reçoit un message d’un informateur annonçant que le politicien dîne dans un restaurant à Tilff (région liégeoise) avec un confrère. Il file aussitôt à Tilff avec ses étudiant·es tout en leur expliquant comment s’y prendre une fois qu’ils feront face aux deux politiciens. Mais l’accueil au restaurant est glacial : les deux hommes refusent de discuter, la gérante met l’équipe de tournage dehors.
Marc Vanesse et ses étudiant·es s'installent alors sur un parking des alentours pour tenter une dernière approche. L’échange avec l'homme politique motivant cette enquête reste platonique : il ne répondra pas. Plus réticent, son confrère ira jusqu’à mettre un coup dans la caméra et jeter un micro à terre.
Malgré ces agitations, les étudiants décident de garder le sujet et de monter les images capturées en une séquence pour le Studiobus. Après tout, Marc Vanesse le revendique : la meilleure façon d’apprendre, c’est sur le terrain.
 
Une histoire recueillie par Laura Hoebeke, éditée par Maëly Monseur, et publiée par Laura Hoebeke et Fanny Pluymers.

 

Jeremy HAMERS

Jeremy Hamers est un spécialiste de cinéma documentaire ainsi que de littératie médiatique. Ses cours, sans cesse remis au diapason de l’actualité des arts et des médias, proposent une approche critique des images qui nous entourent. Président de l’U.R. Traverses, ses recherches proposent un regard original sur des objets diversifiés tels que l’œuvre d’Harun Farocki, l’algorithme de YouTube ou encore Hans Magnus Enzensberger. Il a d’ailleurs récemment co-dirigé un ouvrage sur un célèbre texte de celui-ci, « Jeu de construction pour une théorie des médias ». 📷 J-L Wertz

 

En période de confinement, M. Hamers dispense son cours de Cinéma et vidéo documentaires par visioconférence. Durant une de ses séances, il est soudain éjecté de la session mais ne s'en rend pas immédiatement compte, parlant ainsi pendant plusieurs minutes à un auditoire virtuel qui ne l'entend plus, avant d'être interpellé par le silence de son audience. Lorsqu’il parvient enfin à se reconnecter à sa propre séance de cours, il découvre qu’un étudiant a transformé la salle virtuelle en un "gigantesque dancefloor", en diffusant un son électro et en mimant de le mixer en direct. Les autres étudiant.e.s dansent derrière leur webcam et ne se rendent pas compte que leur Professeur est revenu, ce qu'il signale finalement dans le chat par un bref "on reprend?". "J'ai retrouvé dans ce moment cocasse au cœur d'une période pourtant sombre quelque chose qui caractérisait déjà notre département quand j'y suis arrivé en tant qu'étudiant en 1996" explique-t-il: un "léger décalage par rapport au sérieux universitaire, une relation ludique aux savoirs, et la tentation permanente de s'engouffrer dans les moindres brèches des dispositifs médiatiques."

Une histoire recueillie par Rafaël Van Arkel et publiée par César Xhenceval et Fanny Pluymers.

 

Evelyne LIBENS

Evelyne Libens est secrétaire pour l'Université de Liège depuis 2003. Mais c'est en mai 2004 qu'elle rejoint le Département Médias, Culture et Communications. Depuis, c'est avec sourire, attention et passion qu'elle sait se rendre disponible pour les étudiant·e·s comme le corps enseignant. 📷 Fanny Pluymers

 

Le soir du samedi 21 septembre 2019, le Nickélodeon fête son 25ème anniversaire en grande pompe. Pour l’occasion, les étudiant·e·s du ciné-club, supervisé·e·s par Marc-Emmanuel Mélon, décident de réaliser une projection en plein air, dans la cour intérieure du bâtiment central. Leur objectif est de rendre l’évènement inoubliable. Et pour ce faire, iels ne lésinent pas sur les moyens : popcorn, ambiance lumineuse, buffet de mets faits maison, chapeaux de Charlot ou encore perruques de Marilyn.

Cependant, la réussite de la soirée n'est pas garantie. D'une part, le ciné-club doit encore trouver un bénévole capable de se transformer en projectionniste pour l'occasion. C'est Daniel Kos, technicien dévoué du département, qui endossera merveilleusement ce rôle. D'autre part, la météo doit absolument rester clémente, sans quoi le matériel audiovisuel ne pourra pas être installé en extérieur.

Si cet évènement reste gravé dans la mémoire de Mme Libens trois ans plus tard, c’est parce qu’il a été une véritable réussite. Ce soir-là, accompagnée de son mari et de ses enfants, elle s’installe devant l’écran de ce cinéma éphémère. Blottie sous les couvertures, la petite famille découvre "Cinéma Paradiso", un film de Giuseppe Tornatore de 1988. Ce film, selon Mme Libens, était le parfait reflet de ce doux moment, puisqu’il mettait lui-même en scène un cinéma en plein air. Toute la magie de cette soirée mémorable, notre secrétaire la retrouve à la moindre évocation dans les yeux de celles et ceux qui ont eu la chance d'y participer.

Une histoire recueillie par Chloé Olivier et publiée par César Xhenceval.

 

 

Emmanuel CHAPEAU

Anciennement diplômé de notre département dans le domaine des arts du spectacle et de la communication en 2000, Emmanuel Chapeau effectue la plupart de ses recherches en didactique, en tant que scientifique rattaché à l’unité de recherche DIDACTIfen. Il s’intéresse tout particulièrement à l’intégration du numérique en classe selon les principes et les valeurs de Célestin Freinet. Il est l'auteur de six ouvrages dédiés à la didactique. 📷 Shapnam Mougammadou

 

L’Université, c’est certes beaucoup de travail, mais c’est également beaucoup de souvenirs qui peuvent, parfois, rendre nostalgique. Monsieur Chapeau, chercheur en didactique à l’ULiège revient sur un souvenir marquant de son parcours estudiantin.

En 1998, Emmanuel Chapeau, alors sur les bancs de l’école, assistait à un cours donné par Madame Bajomée, une ancienne enseignante que l’on pourrait qualifier de passionnante et passionnée. Elle avait cette aisance à conter un cours, le rendant tout à fait captivant pour l'entièreté de l'auditoire. M. Chapeau s’en souvient bien : alors que Danielle Bajomée parlait du film « Mort à Venise », celui-ci s’est laissé bercer par la voix et les explications de l’enseignante durant pratiquement deux heures. Deux heures d’analyse, c’est long ; mais deux heures d’analyse par Madame Bajomée, c’est une expérience, un moment suspendu qui plongea M. Chapeau et ses condisciples dans une bulle de bien-être. Un moment marquant pour le chercheur qui, dans des moments de stress, repense à ce souvenir hors-du-temps et apaisant.

Une anecdote recueillie par Lucie Roloux, revue par Maëly Monseur et publiée par César Xhenceval et Fanny Pluymers.

 

317441073 120466347544871 7253837149145369127 nBrice Ramakers dirige le Théâtre Universitaire Royal de Liège avec Alain Chevalier depuis 2018, où il est notamment chargé des aspects liés à la formation : cours, ateliers, stages, animations socioculturelles, etc. Il a initié le « Laboratoire de pratique théâtrale », un espace qui articule création, formation et recherche autour des questions liées au corps de l’acteur et à l’inscription sociale du théâtre en amateur. Dans ce contexte, il donne des ateliers et accompagne les étudiants qui souhaitent se lancer dans un projet de création. 📷 Nessim Gantois

 

Nous sommes à la fin du mois de septembre 2021, le jour de la soirée de rentrée du Théâtre Universitaire Royal de Liège, à 12h00. L’étincelle de joie d’enfin pouvoir réorganiser un événement après des mois de petits et grands confinements vient de s’éteindre. En effet, la Province de Liège rentre un décret provincial à application immédiate : 1m50 doivent être respectés entre les personnes dans tout intérieur. La panique envahit alors Brice Ramakers et son équipe vu que 130 personnes sont inscrites à la soirée, mais que désormais seulement 34 places peuvent être occupées dans les gradins de la salle. Toutefois, une brillante solution légalement festive est rapidement trouvée. Comme l’extérieur n’est soumis à aucune règle, il suffit d'un micro, d'une grande fenêtre ouverte, des guirlandes et de nombreuses chaises pour organiser une soirée restée mémorable. En effet, Monsieur Ramakers, du haut de sa fenêtre, entre l'intérieur et l'extérieur, s'est finalement bien adressé pendant une heure à 34 personnes masquées dans la salle et à 96 autres dans la cour, toutes servies comme il se doit !
 
Une histoire recueillie par Chloé Karbowiak et publiée par Fanny Pluymers et César Xhenceval.

 

Daniel KOS

Daniel Kos est technicien au sein du département Médias, Culture et Communication. D’abord engagé à la RTC où il aide notamment les étudiant·e·s à aboutir leurs projets audiovisuels, il rejoint l’Université de Liège en 1984. Pilier de toujours du LICAM, il aide à résoudre les problèmes techniques que les professeur·e·s rencontrent quotidiennement. 📷 Fanny Pluymers

 

L'histoire du LICAM commence dès la fin des années septante, lors de la création d’une cellule audiovisuelle au sein de laquelle l’émission « Télé-Université » réalisée par les étudiant·e·s et diffusée sur RTC voit le jour. À l’époque, ce sont Claude Piette (diplômé de la section) et Gaston Delcorps (chimiste avec des notions de photographie) aux commandes.

En guise de matériel, les étudiant·e·s disposent d’une Portapack Sony de 8 kg rangée dans une mallette de 20 kg. À l’aube des années quatre-vingt, ce dispositif est une révolution appelé « vidéo légère ». Pour le montage, les étudiant·e·s se rendent à la RTC et reçoivent l’aide de Daniel Kos qui rejoint l’Université en 1984.

Dans les années quatre-vingt, la section déménage au Sart Tilman et Philippe Dubois crée les premiers enseignements sur le cinéma. Afin de professionnaliser les étudiant·e·s, il fusionne la cellule audiovisuelle avec le LEM (Laboratoire d’Enseignement Multimedia) et dote cette nouvelle structure de moyens importants en matériel, locaux, personnel et finances. Ce nouveau centre audiovisuel devient une structure performante au sein de l’Université et promet aux étudiant·e·s un enseignement pratique.

Quelques années plus tard, Marc-Emmanuel Mélon reprend la direction et, avec l’aide de la Présidente de Département Danièle Bajomée, la cellule est rebaptisée LICAM (Laboratoire d’Information et Communication Audiovisuelle et Multimedia) lors du déménagement de la section vers la Place du XX-Août en 1998.

Plusieurs cours d’initiation aux pratiques audiovisuelles sont mis en place et sont dispensés par des professeur·e·s invité·e·s tel·le·s que Jean-Pierre Dardenne, Thierry Michel, Olivier Smolders, Karima Saïdi ou encore Christophe Hermans. À la suite des récents travaux du LICAM, cinq cellules de montage sont créés en face des bureaux des professeur·e·s, permettant des échanges directs et horizontaux avec leurs étudiant·e·s.

Aujourd'hui, les récents travaux de la Grand Poste et du LICAM donnent aux étudiant·e·s un cadre optimal et des outils numériques toujours plus pointus. Deux nouvelles recrues, Fanny Pluymers pour le LICAM et Anicée Dupont pour la Grand Poste, aident les étudiant·e·s à mener leurs projets audiovisuels dans une gaïeté électrique. 

Un historique recueilli par Alix Gerday, édité par Maëly Monseur et publié par César Xhenceval et Fanny Pluymers. 📷 Michel Houet

 

Adnan VESSEUR 2

Adnan Vesseur est professeur de langues au sein du département médias, culture et communication depuis une dizaine d’années. Ayant toujours eu un attrait pour les langues, son domaine de prédilection est l’anglais. Adnan Vesseur est passionné par les voyages et la musique, et tente de les transmettre à ses élèves de par ses unités d’enseignement.
📷 Fanny Pluymers

 

Adnan Vesseur a vécu des moments uniques dans sa carrière. Les plus marquants sont, bien entendu, ceux qui sont liés aux étudiant·e·s. L'hiver de sa toute première année en tant que professeur à l'université, quelques participant·e·s à son cours le préviennent qu'ils célèbreront bientôt la Saint-Nicolas. N'étant pas au courant des coutumes liégeoises, le professeur se demande pourquoi ces adultes lui parlent de cette fête qui ne concerne, dans son imaginaire, que les petits enfants sages. Il n'y prête pas plus d'attention. Le lendemain matin, après un long trajet dans le froid pour arriver à son cours de 8h, il trouve porte close. M. Vesseur est furieux. Deux étudiantes en tablier lui expliquent aimablement que tous les cours sont suspendus le jour des festivités de la Saint-Nicolas. C'est ainsi que le professeur découvre l'existence du monde des baptêmes liégeois ainsi que les étudiant·e·s aux relents de vomi dormant à poings fermés au premier rang. On peut toutefois reconnaître à ces étudiant·e·s le mérite d'être présent·e·s au cours.


M. Vesseur apprécie beaucoup ces moments cocasses partagés avec les étudiant·e·s. Un beau jour, deux anciens étudiants du professeur viennent s'installer au fond de la classe, grossièrement affublés d'une fausse moustache. Après le cours, ils lui expliqueront qu'ils sont venus "incognito" car les cours de M. Vesseur leur manquaient.
Adnan Vesseur enseigne l'anglais à de nombreux·se·s étudiant·e·s des différents départements et facultés. C'est avec ses yeux rieurs que nous lui connaissons bien qu'il affirme que "les étudiant·e·s du Département Médias, Culture et Communication ont pour particularité d'être tous·tes uniques en leur genre, ce qui est formidable car c'est cette diversité qui fait leur richesse et leur force".

Une histoire recueillie par Fanchon Giltay, éditée par Fanny Pluymers et publiée par César Xhenceval. 

 

317941769 122730497318456 1129628604668329890 n

Diplômé d'une licence en philologie romane et d'un doctorat en Arts et Sciences de la communication, Pascal DURAND est professeur ordinaire à l’université de Liège (Faculté de philosophie et lettres). Il est le directeur du Centre d'Études du Livre contemporain. Il est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages comme "Mallarmé. Du sens des formes au sens des formalités" (Seuil, 2008), "50 ans d'histoire du livre : 1958-2008" (2014), "Naissance de l'éditeur. L'édition à l'âge romantique" (2012), en collaboration avec Anthony Glinoer, "Histoire de l’édition en Belgique. XVe et XXIe siècle" (2018), en collaboration avec Tanguy Habrand.  📷 Shapnam Mougammadou


Le lien qui unit Pierre Bourdieu à notre département se noue dès les années 1980 grâce à son père fondateur, le professeur ordinaire émérite Jacques Dubois. C’est en 1982 que, tout jeune assistant, Pascal Durand, rencontre pour la première fois le célèbre sociologue, qui le reçoit dans son bureau de l’Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales, pour parler de son projet de recherche sur les avant-gardes. L’entretien est écourté, car Bourdieu apprend par un coup de téléphone que son épouse s’est blessée en remettant un néon au plafond.

Deux ans plus tard, Bourdieu fait salle comble dans la résidence André Dumont – qui hébergeait à cette époque la « huitième section », sa bibliothèque et ses salles de cours – lors d’une conférence sur son ouvrage Ce que parler veut dire. Ce jour-là, intimidé devant la salle surpeuplée, Bourdieu, qui s’attendait à un séminaire de travail, fait une conférence qu’il croit trop improvisée. Un enregistrement audio qui en a été réalisé par la journaliste Liliane Verspeelt témoigne de ce que Bourdieu avait été plus éloquent qu’il ne l’avait cru et qu’on ne l’avait dit.

En 1993, Pascal Durand défend une thèse sur Mallarmé dans la Salle Académique de l'Université de Liège. Gros public, non pas présent pour lui, mais pour un membre du jury de thèse : Pierre Bourdieu lui-même. Certains parleront d’un coup de bol, mais Monsieur Durand préfère parler d’un coup du sort forgé par Yves Winkin qui avait – et qui a toujours – beaucoup de culot.

Cette anecdote prend tristement fin le 23 janvier 2002, lorsque Geoffrey Geuens annonce la mort du sociologue à son chef de service, Monsieur Durand : « Vous savez quoi ? », lui dit-il. « Pierre Bourdieu vient de décéder ». Quelques semaines auparavant, Monsieur Durand avait envoyé une lettre au sociologue. Hospitalisé, celui-ci lui avait fait parvenir un dernier mot : « Pour le moment, je suis au tapis ».
L’image que Pascal Durand retient de lui est la suivante : « Un ami du département, un fidèle parmi les fidèles de l’Université de Liège où celui-ci trouvait une écoute dégagée de toutes les polémiques hexagonales ».

Une histoire recueillie et rédigée par Maëly Monseur , éditée par Chloé Karbowiak et publiée par César Xhenceval et Fanny Pluymers.

 

318327325 122973690627470 3365864112237926028 n

Christine Servais assure la vice-présidence de la faculté de philosophie et lettre. Diplômée en information et communication de l’université de Lyon 2, ce professeur se charge principalement des cours d’analyse de discours et de médiation. Ses recherches amènent un regard esthétique et politique dans le domaine des médias, le journalisme, et de la réception, ce qui érige ses cours comme signatures propre au département.  📷 Shapnam Mougammadou

 

Vous ne voyez pas double lorsque vous déambulez dans les couloirs du XX août. Notre vice-présidente du département, Christine Servais, ne souffre pas d’éloignement familial, puisque sa sœur jumelle travaille également pour l’université. Le duo Christine et Véronique s’érige en mythe, surtout pour les quelques étudiants distraits qui comprennent parfois un peu tard cette filiation. Lorsque la vérité éclate, un monde s’écroule. Christine Servais s’en accommode et s’en amuse. « Un jour, une étudiante viens me voir. Je comprends très vite qu’elle me parle de ma sœur. Elle continue malgré mes tentatives d’explication. Lorsque la pièce tombe, je vois son visage changer. Son univers est chamboulé, elle n’en revenait pas. » Ces quiproquos ponctuent la carrière de ce professeur de communication et l’ensoleillent sûrement.

A la Pierre Souvestre, Le Fantomas du département s’incarne, parfois bien malgré elle. Lorsque les élèves ne la confondent pas avec sa sœur, ils la prennent pour un homme. Malheur à celui ou celle qui demande après un certain M. Servais le jour d’un examen. « C’était au début de ma carrière », rigole le professeur. « Je fumais après avoir donné des consignes pour un examen. Un élève m’interpelle pour trouver le local. Le hic, c’est qu’il demandait après un monsieur Servais. Parfois, il y a vraiment des étudiants qui débarquent. » Christine Servais se souvient de ces anecdotes avec beaucoup d’autodérision, et sourit au comique de certains moments marquants à l’université. « Qu’est-ce que je peux faire lorsqu’un élève m’assure mordicus qu’il a étudié, qu’il ne comprend pas pourquoi il échoue malgré le syllabus? Je n’ai jamais eu de syllabus… » Au fil des années, elle voit le département évoluer, mais les histoires concernant ses élèves dérogent parfois à la rigueur académique.


Une histoire recueillie et éditée par Maëly Monseur, écrite par Zoé Vermeersch et publiée par César Xhenceval et Fanny Pluymers .

318311216 123303673927805 3795967832723897968 n

Cela fait trente ans que Mme Liliane Gehlen et Mme Claudine Colin enseignent le néerlandais à l’Université de Liège. Depuis lors, ce duo travaille ardemment à donner aux étudiant·e·s les armes nécessaires afin d’évoluer au mieux dans notre pays plurilingue.

 

Madame Colin avait rencontré cette classe trois années auparavant, et chaque semaine, ils se réunissaient pour apprendre la langue néerlandaise ensemble. Dans cette dynamique de classe très réduite, les étudiant·e·s se sentaient plus serein·e·s à l’idée de montrer leurs talents au groupe. Au moment des traditionnels exposés, un élève décide de sortir du sérieux académique et de ne pas faire comme tout le monde.

En effet, pour le plus grand plaisir de la classe, c’est costumé que cet étudiant commence sa présentation. Quelle performance entre sketch et prestation théâtrale ! Cette surprise a joyeusement marqué l’esprit de Madame Colin qui affirme alors que « dans la section information et communication, il y a beaucoup d’étudiant·e·s talentueux·ses. Les professeurs ne demandent qu’à ce qu’ils·elles les utilisent ».

Une histoire recueillie par Léa Harlange , éditée par Chloé Karbowiak et publiée par César Xhenceval et Fanny Pluymers.

 

318434922 123752320549607 2870442817993416946 n

Attiré par le journalisme, Dick Tomasovic entre à l’Université de Liège au début des années 90 et suit ses études dans notre département. Mais après le premier cycle, enthousiasmé par les cours de Philippe Dubois, il choisit finalement de suivre la filière en études cinématographiques. Après divers mandats de recherche, il rejoint l’équipe des enseignant·e·s. Professeur en Théories et pratiques du spectacle vivant et enregistré, ainsi qu'en Esthétique du cinéma et des Arts audiovisuels, il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages portant sur ses principaux territoires de recherches : le cinéma hollywoodien, le cinéma d’animation et les relations entre le cinéma et les autres arts. Il est l’actuel Président du Département Médias, Culture et Communication. 📷 Fanny Pluymers

modifié le 13/11/2023

Partagez cette page